L’Hivernale Des Templiers.

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… 65km, 2100 mètres de dénivelé, c’est l’Astragale trail de l’Hivernale Des Templiers, la grande traversée du Causse du Larzac.

Alors que cette accalmie semblait perdurer, voilà que la pluie se remet à tomber plus drue et froide encore qu’il y a dix minutes. Mon pauvre coupe vent dernier rempart pour me protéger de cette nature hostile commence à prendre l’eau. Ce n’est pas grave, ce sera bientôt le prochain ravitaillement. Normalement il ne reste plus qu’une descente après cette longue ligne droite mais je me trompais car devant nous se dresse une énième côte à gravir dans la boue, les chaussures glissent à chaque foulée, l’effort paraît double dans ces conditions. Bon, derrière cette bute ça redescend vers le ravito c’est sûr… Et non toujours pas.

Ça y est enfin, après plus de deux mois d’entraînement et d’attente je suis en route pour l’Hivernale Des Templiers et la course l’Astragale, la grande traversée du Larzac. Tout serait parfait s’il n’y avait pas cette angoisse, celle d’avoir laissé Monsieur K seul une journée complète à la pension. On a fait un test la semaine dernière, tout s’est bien passé, mais l’idée qu’il se retrouve écrasé par un Saint Bernard ou une Terre Neuve maladroite me reste à l’esprit.

J’arrive enfin à Roquefort Sur Soulzon dit Roquefort tout court, le pays du… Il fait nuit depuis longtemps, je ne sais même pas à quoi la ville ressemble mais je trouve la grande salle dédiée à la course très facilement. Je ne m’attendais pas à ce que l’événement soit aussi important. Il faut dire qu’il y a plus de 2000 coureurs attendus alors toute la ville s’était mise à l’heure du trail. Hop, je trouve le dossard derrière le stand d’aligot saucisse, c’est bon il n’y a plus qu’à aller faire dodo à l’hotel.

Arrivé à Saint Affrique, je trouve la fameuse pizzéria où je dois passer la nuit. J’espère que le réceptionniste a dit vrai et que je ne serais pas gêné par la petite fête qu’ils organisent pile ce soir là. Il m’a dit qu’il me mettait dans la chambre tranquille et que je n’entendrais rien. J’ai réservé il y a deux mois j’espère qu’ils se souviendront de moi ? Oui, la chambre est miteuse mais je m’en fou. La serveuse la plus désagréable qui soit m’apporte mon assiette de Carbonaras qu’il faut reconnaitre délicieuses. Après ce bon repas je prépare minutieusement toutes mes affaires pour optimiser mon temps de préparation demain matin. Il faut se lever à 4h00 car les bus partent à 5h00 de Roquefort et j’ai 20 minutes de route pour y aller. Alors ne perdons pas de temps, il est 21h00, au dodo. Je mets quand même mes boules quiès au cas où mais tout semble parfaitement calme et bien insonorisé.

Évidemment il m’est impossible de m’endormir à cette heure-ci d’autant que depuis plusieurs minutes les voix des clients en bas commencent à s’entendre. Et puis tiens, maintenant c’est la musique que j’entends. Il est 23h00, merde il faut que je m’endorme il ne me reste plus que 5h00 pour roupiller mais ce con de DJ augmente encore le son, alors on pousse sur la cire des boules quiès et l’isolation sonore fonctionne à peu près. Alors que je me croyais tranquille des kicks répétitifs de techno arrivent à traverser les boules quiès, mais non en fait ce sont les vibrations. Là je comprends que je ne serais jamais tranquille, la nuit s’annonce longue aussi longue que les 3h00 que je viens de passer allongé sur mon lit comme un con à essayer de pioncer. Alors tout y passe la chanson des bleus pour la coupe du monde, Les brailleuses de R&B et surtout Gilbert Montagné au paroxysme du volume sonore qui a été balancé une bonne dizaine de fois par DJ campagne, un enfer. Obligé de subir ce son de supermarché et d’entendre les beaufs bourrés beugler comme des bœuf. J’ai beau pousser sur la cire rien n’y fait, le son passe, j’en suis à me demander si je pourrais prendre le départ demain, je me vois presque en train d’éteindre le réveil, tout abandonner. Mais je repense à tout ces petits sacrifices en amont faits pour cette course et je m’enfonce la tête dans les coussins en me concentrant. Il est 3h00, le son semble s’arrêter, je commence à m’endormir, mais faut pas rêver le vieux relou bourré veut que ça dure plus longtemps et il insiste pour remettre un titre de merde.. Puis un autre… Et encore un autre. Jusqu’à ce que tout s’éteigne. Enfin, je peux profiter du silence, quand tout à coup le réveil se met à sonner. Désespoir il est déjà 4h00. Tanpis, on y va comme ça !

Je quitte cet hôtel de merde, le patron est resté éveillé, j’avais envie de lui jeter la clé à la gueule mais bon… Je sors et là encore une belle surprise m’attends, une pluie soutenue à laquelle je ne m’attendais pas, décidément elle commence bien cette course. Je dois rejoindre Roquefort au plus vite car je ne suis même pas sûr de trouver une place où me garer alors ne perds pas de temps. Évidemment avec la nuit que je viens de passer, la pluie et l’obscurité je me plante de route et pas qu’un peu, je me retrouve coincé dans un dédale à Saint Affrique dont je n’arrive pas à m’extirper, tout est en sens interdit bordel et ce GPS à la con qui me dit n’importe quoi ! On s’en sort et je finis par attraper le bus de Roquefort pour la Couvertoirade. Chouette je vais pouvoir somnoler 40 minutes dans une position inconfortable, avec les odeurs de baume du tigre et les trois jeunes derrière surexcités.

Le programme de la journée sera ça :
https://www.hivernaledestempliers.com/les-courses/lastragale-trail-60-km/

Et le parcours celui-ci :
http://hivernaledestempliers.tracedetrail.com/fr/orga/trace/38655

J’arrive à la magnifique cité de la Couvertoirade, lieu préservé des Templiers où j’étais sensé prendre mon petit déjeuner avec un thé chaud… Où qu’il est le thé ? Visiblement pas pour tous. J’ai dû bouffer mes madeleines et mon orange au cul du bus qui servait de consigne. Je marche vers l’arche du départ, là je retrouve un visage familier celui du pointeur qui ressemble à Gustave De Kervern, un visage rassurant donc, il me bippe, j’ai froid, il pleut sans discontinuer mais ça y est je suis pris dans l’ambiance et l’excitation. Je vais enfin traverser ce causse où je n’ai jamais été, découvrir de magnifiques paysages comme sur les images, voir une nature différente, et enfin traverser cette étendue aride très attirante à mes yeux. Les fumigènes rouge s’allument, c’est parti !

Voilà ce que ça donne en vidéo :
https://www.hivernaledestempliers.com/video/


Ça bouchonne au départ comme d’hab, le peloton s’étire gentiment, on quitte la Couvertoirade en direction de Fondamente la première étape qui se trouve à 24km. La pluie s’intensifie, il fait nuit, les chemins sont boueux et on ne voit pas à trois mètres à cause du brouillard, mais ça y est c’est parti et tu compte bien accomplir cette balade jusqu’au bout. Les discussions vont bon train avec les coureurs tous plus sympathiques les uns que les autres. Je me fais doubler au début puis c’est à mon tour de beaucoup doubler puis ça se stabilise petit à petit, je trouve une file de coureurs à mon rythme. La grande traversée du Larzac a commencée depuis une heure, le jour se lève petit à petit mais je m’aperçois que la brume va nous gâcher quelque peu la fête. La météo semble se confirmer, pas d’amélioration prévues pour la journée. Tan pis et puis j’ai tout prévu pour alors ça va aller.

Aux environs du 15ème kilomètre le doute s’installe, je n’ai encore rien vu de ce que je voulais voir, les chemins sont quelque peu monotones et l’hiver rend tout cela d’autant plus austère, il apparaît évident que cette traversée du plateau ne sera pas ce que j’espérais et j’en viens à vouloir quitter ce bout du plateau le plus vite possible à la découverte d’un autre paysage. La brume, la pluie et la nuit ont gâché ce premier morceau du parcours. Heureusement un peu avant Fondamente l’horizon se dégage et le relief rend la chose de plus en plus intéressante d’autant qu’Éléonore fait son apparition, une coureuse avec qui je partagerai une grande partie de la course. Puis je ferais la connaissance de Bob, un coureur dont j’ignore toujours le nom, il allait perdre le balisage, je l’ai rattrapé de justesse, à la place de cette belle ligne droite devant nous il fallait prendre une horrible pente glissante qui nous mena à encore pire puisque juste avant d’arriver à Fondamente l’organisation nous a fait une petite surprise en nous réservant un goulet abrupte, boueux et glissant qui n’a pas manqué de faire râler les coureurs et notamment Bob qui trouvait les conditions encore pires que l’an dernier avec la neige, mais ça y est la soupe est servie. Soupe que je vais soigneusement éviter car sait-on jamais, mon organisme peut peut-être mal la digérer. Je me jette plutôt sur les barres aux céréales, les bananes et un peu de salé. Il est enfin l’heure de prendre des nouvelles de Monsieur K. Tout va bien, il a été sage et a dormi comme un porc. Quel soulagement, une torture de moins pour l’esprit.

On remonte tout ce que l’on a descendu. Impossible de courir, la pente est trop raide alors ça marche, pas le choix, ça repose un peu quoique le relief est tellement abrupte qu’on aurait préféré courir sur du faux plat et puis ça glisse, la digestion du ravito nous questionne sur nos choix, est-ce que j’ai pris assez ? Est-ce que j’ai choisi les bons trucs ? Trop de sucre ? Est-ce que la poche à eau va tenir jusqu’au prochain ? Arrivé tout en haut et passé ce premier quart de la course un peu triste je m’attendais à enfin pouvoir profiter de ma balade et découvrir les merveilles que recèle ce territoire alors quelle fut ma déception lorsque je vis qu’une brume opaque emplissait la vallée. Décidément je ne verrais rien ce matin, mais il est plus de midi en fait, cela fait cinq heures que je cours, je ne parviendrais jamais à réaliser mon objectif de finir la course en 8 heures. Que se passe t-il ? Ma nuit blanche m’handicape ? J’ai sous-estimé la difficulté de la course ? Je gère trop mon effort ? Et puis je commence un peu à paniquer, c’est qu’il faut que je retrouve Monsieur K ce soir et puis je me vois mal faire la route de nuit après 65km de course. L’angoisse s’accentuant mes premières envies d’abandon apparaissent. Et puis tout à coup comme ça la brume s’en va et laisse sa place à un paysage grandiose de bocage avec Éléonore nous sommes sur la crête à 800 mètres d’altitude, un petit sentier longe la falaise à ras c’est splendide et puis… Ce ne fut que de courte durée car la brume est revenue nous occultant encore une fois la vue. Alors cette absence de divertissement pour les yeux me replonge dans l’angoisse et je pense à nouveau à l’abandon d’autant que les premières douleurs apparaissent. Qu’il est loin ce ravito du Viala-Du-Pas-De-Jaux, pourtant je cours vite et dépasse bon nombre de coureurs, il faut dire que depuis tout à l’heure nous parcourons de superbes petits chemins dans la forêt à l’abri de la pluie ce qui redonne de l’énergie. Cette seconde partie est dure mais la nature est belle. Quel dommage que la météo nous la gâche ainsi et puis viennent les premiers petits effets de malaise, comme si tomber dans les pommes pouvait devenir possible à tout moment, une crainte supplémentaire à gérer.

Ça y est, enfin ce ravito tant attendu. Des tartines de roquefort et des pruneaux, je vais éviter le mauvais sucre, je me demande si ce n’est pas ça qui me coupe les pattes. On fait remplir la poche à eau comme d’hab et puis je me trompe et prend le mauvais chemin en repartant, heureusement quelqu’un de l’organisation m’interpelle, je pensais m’être reposé au ravito mais le cerveau ne fonctionne plus très bien. Une cascade superbe et des formations rocheuses impressionnantes aident à se divertir au cours d’une énième montée. Un petit message de pépé et Mémé me redonne du jus. Je regarde le GPS. Yaouh, on a bien avancé il ne reste plus qu’un tiers du parcours… Les apparences sont parfois trompeuses.

Cette portion entre Viala-Du-Pas-De-Jaux et Lapanouse-De-Cernon est splendide. On traverse une mer de rochers, c’est dur mais beau et motivant d’autant que le prochain ravito n’est qu’à 10km. Une portion du parcours revigorante, j’oublie mes envies d’abandon car je penses la fin proche et puis ce roquefort je me demande s’il ne m’a pas requinqué. On traverse des chemins extraordinaires faits de mousse, de roches sculptées, c’est labyrinthiques, exigüe tout ce que l’on aime avec Éléonore que j’ai retrouvé sur cette portion. Alors certes ça monte raide parfois mais le décors est tellement intéressant que j’en oublie la fatigue. Un énorme ravito nous attend dans le très joli village de Lapanouse. Il fallait le mériter celui là et avant enjamber la rivière, passer les ponts. Ça y est j’ai enfin mon thé, celui que j’attendais depuis ce matin. Avec une tartine de roquefort il faut avouer que c’est franchement dégueulasse mais il faut bien se remplir la panse avant de repartir. Il y a du pâté également alors tan pis pour le refus de manger des petits animaux j’en ai besoin aujourd’hui. Une bénévole me touille mon sucre dans mon thé, mais arrêtez voyons je peux le faire ! On est là pour ça, laissez moi faire ! C’est assez fondu me demande-t-elle… Tout au long du parcours ils auront été aux petits soins avec nous, un vrai bonheur ces ravitos mais…

Il faut repartir et comme après chaque étapes au creux d’une vallée il faut remonter. Mais celle-ci me paraît bien plus raide que les autres et interminable. Je pense être bientôt sur la fin, les derniers douze kilomètres à parcourir à la louche en regardant le Garmin, alors je commence à griller mes réserves et forcer un peu plus. Je me suis complètement planté il reste en fait plus d’une vingtaine de kilomètres et certainement les plus dur avec un dénivelé encore pire que tout ce que l’on a connu jusqu’ici. Bob est derrière moi, il me suit, on arrive à la grotte des Camisards, il s’arrête épuisé pour prendre quelques photos c’est la dernière fois que je le verrais. Les côtes sont interminables mais tous les petits chemins que nous empruntons sont exceptionnellement beaux sur cette partie du parcours, décidément plus on s’approche de l’arrivée plus la nature est intéressante. Ça y est j’arrive sur le causse, les cuisses comme du bois, qu’à cela ne tienne, j’accélère car pour une fois c’est un long chemin légèrement en descente et c’est le moment d’en profiter. Un panneau plus que 9km est planté à côté d’un courageux pointeur. Monsieur le templier accordez moi votre bénédiction lui dis-je. Ça remonte mais je cours toujours, je grille mes dernières forces, puis j’amorce la descente vers Tournemire et là la pente est trop raide pour mes jambes, je suis obligé de marcher dans cette descente, un V3 me rejoint et me demande si tout va bien. J’ai l’air si mal en point ? Apparemment les coureurs du 35km sont aussi passés par ici car le chemin n’a jamais été labouré à ce point. On dirait une épreuve de La Ruée Des Fadas. Tout en bas c’est un champ glissant de boue où il faut traverser un fossé, je prête mes bâtons à un coureur qui n’en avait pas sinon impossible de traverser sans se planter. Puis on traverse Tournemire où quelques spectateurs nous encouragent.

Je retrouve Éléonore qui m’avait dépassé dans la descente mais là elle bloque un peu sur le plat. Je cours vite sur cette partie bitumée et Éléonore décide de me suivre finalement. On sort de Tournemire, Roquefort n’est plus très loin il faut prendre à gauche un petit sentier ça va monter m’ont dit les deux jeunes juste avant mais je ne m’imaginais pas à quel point les organisateurs avaient été vicieux.

Une interminable montée glissante et raide pour nous achever, des envies d’abandon me reprennent, la nuit commence à tomber et la pluie s’intensifie de nouveau, je regarde mon GPS et la flèche n’avance pas mais qu’est ce que c’est que ces 9 kilomètres ? J’avais calculé qu’il ne m’en restait plus que 4 après Tournemire. Éléonore se met à râler contre l’organisation, ils se sont foutu de notre gueule ! Et puis l’énergie du désespoir sûrement elle s’est mise à foncer dans la partie la plus dure de la côte là où je m’appuyais avec mes bâtons jusqu’à en avoir mal aux coudes pour pouvoir avancer. D’ailleurs depuis plusieurs kilomètres ce ne sont plus mes jambes qui me portent mais mes bras, sans les bâtons je serais resté en bas. Je ressort le bonnet trempé, j’allume la frontale, car il fait maintenant nuit noire. Tout en haut le spectacle est impressionnant car une paroi blanche gigantesque domine le minuscule sentier qu’il faut parcourir mais je n’ai même plus la force d’en profiter. Le coureur devant moi ne va pas vite mais ça me va, on se soutient, c’est bientôt l’arrivée c’est sûr, on commence à imaginer dans nos têtes ce beau buffet qui nous attend et ce bon gobelet de soupe chaude avec les tartines de Roquefort trempées dedans. Mon V3 nous rejoint, on discute un peu, il m’avoue avoir fait 160km à l’entrainement en deux semaines pour préparer cette course, je suis loin du compte, s’il faut en arriver là je laisse tomber ces distances et puis de toutes façon je n’ai eu qu’une idée en tête durant cette course : Plus jamais ça !

Un dernier détour par l’usine Roquefort Société dont je me serais bien passé puis on commence à voir les lumières de la ville, ça sent la fin ce coup ci et pourtant ils ont réussi à nous trouver encore à proximité des habitations un chemin bien glissant et abrupte mais celui-ci nous mena directement vers la grande salle, je passe devant mon V3 et longe les barrières, je rentre dans la salle, il fait chaud, il y a de la lumière et il ne pleut pas ici. Le speaker me demande mon nom, je le regarde à mon avis avec un œil bien vide et lui rétorque que je dois me dépêcher pour aller chercher mon chien. On me met  une médaille de finisher autour du cou, je rends ma puce, les bénévoles sont toujours aussi sympa et je me jette sur le buffet. La pièce est immense, remplie de gens, de coureurs, il y a de l’ambiance mais certaines scènes me rappellent tout ce que l’on vient d’endurer. On refait un peu la course avec Éléonore que j’ai retrouvé, on se gave de bonnes tartines, mais il faut que j’aille me changer j’ai froid et je dois être à 20h00 à Tréviers pour Monsieur K.

Toutes les photos de la course seront ici :
https://fr-fr.facebook.com/HivernaleDesTempliers/

Mais j’en ai sélectionné quelques unes. Merci à ces photographes :

Je cours pour rejoindre la voiture, finalement j’aurais pu continuer encore un peu… Brouillard épais, grosses averses, gilets jaunes et mecs qui oublient d’enlever leurs plein phares ont pimenté mon retour, mais je me sens en pleine forme contrairement à ce que j’aurais pu imaginer. J’arrive à 20h02 pour chercher Monsieur K, je m’approche du portail extérieur et je l’entend aboyer, il a senti ma présence. Pauline m’ouvre et j’ai le droit à une belle fê-fête mais pas tant que je n’aurais imaginé car il semble qu’il se soit bien amusé avec ses collègues pendant mon absence. Pauline a bien mérité ses deux paquets de Roquefort.

Alors je sais où sont passés mes 80 Euros d’inscription. Dans de charmants cadeaux tous plus inutiles les uns que les autres. Et le Traileur se dit l’ami de la nature, commençons par arrêter cette tradition stupide d’offrir des cadeaux :

 

On est Mardi, je finis de consigner cette journée qui est à mon sens l’une des plus dure que j’ai eu à vivre depuis que j’ai commencé à faire du Trail. Pourtant il aurait suffit de peu de choses pour rendre ce moment parfait. Je me plaignais un peu des conditions de course, de Gilbert Montagné et de tout le reste en discutant avec une coureuse couverte de boue. Elle me répondit que ça doit être une motivation supplémentaire pour la refaire l’an prochain, sur le coup j’ai rigolé… mais elle avait bien raison finalement.

 

Les résultats :
http://www.tempscourse.com/fr/documents/20181203210003–running.pdf

Presque onze heures de course alors que j’espérais ne pas dépasser les neuf… Ce sera mieux la prochaine fois.

5 thoughts on “L’Hivernale Des Templiers.

  1. Regine

    Très drôle à lire… 😂
    Mais ça a l’air beaucoup moins amusant à vivre ! Voir effrayant !😨
    Très courageux d’avoir été jusqu’au bout de cette aventure qui avait pourtant si bien commencé… avec Gilbert Montagné ! 😂
    Chapeau bas monsieur le sportif. 💪


    • En arrivant à la Couvertoirade ils avaient installé un DJ comme d’habitude. D’ordinaire je trouve que ça met de l’ambiance, c’est bien… Mais là franchement je n’avais qu’une envie c’est de lui baisser son fader. S’il avait sorti un morceau de Gilbert je lui aurais sauté dessus pour l’étrangler !


  2. Quelle aventure, et quel exploit, que dire après ce fabuleux roman exaltant, nos commentaires ne peuvent être que médiocres à coté de tes descriptions tellement imagées. tu as su nous transmettre l’impression de courir avec toi. Enfin on sait que tu peux recommencer, Mk est en bonnes mains quand son maître souffre. C’est beau d’avoir réussi à terminer à cette place très honorable après une nuit blanche, et ce temps pourri. J’imagine cette course avec du soleil et de la neige ça doit être fabuleux. On est fiers de toi, et en plus tu as vraiment les qualités d’un bon.
    Bisous


  3. Il manque le mot de fin dans notre commentaire ci-dessus c’est « d’un bon journaliste »

  4. Delphine capestan

    Merci pour ce compte rendu de cette magnifique course!! On l’a faite avec toi!! Il est vrai que sur le coup, on souffre…mais finalement quelque chose nous pousse toujours à vouloir recommencer. C’est dommage que la météo n’ait pas été avec vous….On a eu froid l’an dernier, mais le ciel était dégagé et la vue aussi!! Tu sais ce qu’il te reste à faire….vivement l’an prochain!!!! Cela dit, si tu veux, on pourrait faire des tronçons de la course en entraînement!!!!
    Encore merci pour ce partage et félicitations pour ta course, tu as tenu jusqu’au bout!!!! Tu es un warrioooor!!!!
    Bizbiz Delphine

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