Régine : Je te dis qu’il va neiger, c’est la météo agricole qui le prévoit.
Alexandre : Mais non faut pas rêver, ils assurent seulement leurs arrières.
Régine : Je ne veux plus y aller j’ai peur de conduire sous la neige.
Alexandre : Ah bah non hein ! Pas à deux jours de la course, fallait pas vouloir m’accompagner. Je fais comment moi maintenant pour m’organiser ?
Régine : Mais j’ai peur de conduire sous la neige.
Alexandre : Puisque je te dis qu’il ne va pas neiger toutes les autres météos annoncent juste un peu de soupe.
Régine : Mmhh… « Bon j’y vais mais j’ai peur ».

Deux jours plus tard à 4h00 du matin sur l’A75 direction Roquefort-Sur-Soulzon, une averse de neige empêche Régine de rouler à plus de 50kmh. Pour ne rien arranger un brouillard s’installe et s’épaissit rendant la conduite d’autant plus périlleuse. La neige recouvre désormais l’entièreté de la chaussée. Seules les traces sombres des véhicules nous précédant permettent de nous repérer sur le blanc. Régine s’efforce de les suivre. Pendant ce temps j’essaie de grappiller des minutes de sommeil sur le siège passager mais un mal de ventre complique énormément la chose. J’entends Régine qui me maudit et maudit la neige et cela n’arrange en rien mon mal être. Après tout, tant pis c’est ma faute. Tout à coup c’est la cascade de gros mots, la voiture dérape, les roues sont bloquées et cela m’extirpe de ma somnolence, j’ouvre l’œil et voit le rond point couvert de neige devant nous et qui s’approche trop vite, Régine arrive à s’arrêter à temps… Pas celui qui suivait derrière et c’est le choc. Dehors, le traileur venu également participer à la course s’excuse, notre voiture n’a rien c’est la sienne qui a été abimée par la boule de Régine. Il est désormais tard et l’on a dépassé l’horaire autorisée pour pouvoir aller chercher le dossard. Mon mal de ventre s’estompe mais l’angoisse monte, celle de ne plus pouvoir participer à la course.
Ça y est, on arrive à Roquefort, il est 6h10. Finalement aucun souci pour retirer le dossard, nous sommes encore dans les temps. Le départ a lieu à 6h45 à 10 minutes à pied donc tout va bien en fin de compte. Reste l’inquiétude pour Lamine et Amina qui sont toujours sur l’autoroute. Arriveront-ils à temps sous l’arche ? Nous oui, il est là le grand arche des Templiers, les fumigènes, la musique d’Éra, tout est là la neige en prime qui m’apparaît désormais non plus comme un danger mais bien comme une alliée, celle qui va pimenter cette promenade en Larzac, qui va donner tout son sens à cette Hivernale Des Templiers 2021 !

Voici quelques photos de la promenade pillées sur le net et qui donnent le ton :

Petite course de fin de saison pour rester en jambe ? Revanche sur l’édition 2018 qui fut un calvaire en raison de la météo ? Objectif d’accomplir les deux plus grandes courses des Templiers cette année ? Aucune de ces raisons n’a de sens après ce que j’ai vécu là haut. Même si la distance et le dénivelé sont réduits par rapport à ce que j’ai pu affronter cette année, cette hivernale n’a pas été une promenade de santé loin de là.

Moi, moi moi et re-moi ! On devient narcissique avec le temps 😉 Avouez qu’on ne pouvait pas me rater sur la course revêtu d’un beau pantalon blanc comme ça… Immaculé… Enfin maculé de boue rouge plutôt.

Contrairement aux années précédentes le départ et l’arrivée se font à Roquefort, un circuit en boucle donc, fini la navette pour la Couvertoirade et l’attente de plus d’une heure dans le froid et sous la pluie.
Direction le rocher de Roucangel emblématique de la course, première monté des six que composent cette boucle. Une fois en haut la neige est là ! Dix centimètres par endroits, les fermeurs ne nous avaient pas menti. Je redécouvre un sentier parcouru l’an dernier juste après le confinement avec Monsieur K. Le rocher du Lion est toujours aussi impressionnant même si la vertigineuse vue est bouchée par l’épais brouillard : http://k6tm.fr/index.php/2020/05/31/orgie-de-de-confinement-partie-4/
Franchement, courir dans la neige sur les Causses là haut c’était un rêve que jamais je n’aurais espéré. C’est une chance inouïe de pouvoir redécouvrir ces paysages dans ces conditions et il a fallut que cela tombe le jour de la course. Merci !

Alors je vous la fait courte, voici le plan concocté par la gentille équipe des Templiers :
On redescend sur La-Bastide-Pradines pour rejoindre un bout du véloRail puis on remonte au Puech Vignou. Deuxième montée sur six, vous suivez ? Ensuite on redescend sur Lapanouse-De-Cernon pour le premier ravito. Au total 18km parcourus sur les 66km prévus, bref l’échauffement vient de se terminer. Je zappe ce ravito et file ensuite remonter sur le plateau. Cette remontée sera la plus forte ascension de la balade, c’est la troisième, vous suivez toujours ? On passe près de la grotte des Camisards que l’on avait été visiter avec Monsieur K mais cette fois-ci nous n’y passerons pas. On redescend sur Sainte-Eulalie-De-Cernon pour le second ravito et là… Chef Régine m’attend avec mon petit Monsieur K et des biscottes au chocolat, youpi ! Au passage Amina me souhaite bon courage, ça fait bien plaisir de savoir que Lamine a pu prendre le départ à temps. On repart sur un chemin précédemment emprunté avec Monsieur K et intégralement cette fois-ci mais pas dans le même sens. C’est un superbe sentier qui monte en forêt avec panorama sur la vallée du Cernon. On traverse une dernière fois la voie de chemin de fer du véloRail puis on arrive sur le Larzac pour accomplir une longue étape de 20km. La neige recouvre tout, c’est splendide ! On en est à combien de montées ? Quatre c’est ça ! Avant de pouvoir rejoindre le troisième et dernier ravito il faut redescendre sur Saint-Paul-Des-Fonts puis tout remonter en direction de Viala-Du-Pas-De-Jaux. Ensuite on descend le Cirque de Tournemire puis de Tournemire on gravit l’ultime montée. C’est bon on a les six montées ? Oui ! Du haut du Col Des Aiguières il ne reste plus qu’à se laisser descendre vers la ligne d’arrivée située à Roquefort.

Encore quelques photos prises sur le net :

Je crois que jamais sur une course je n’ai eu de rapports aussi chaleureux avec les coureurs. Peut-être parce que que nous étions tous embarqués dans la même galère ? Car oui, certains moments furent difficiles. En haut il y avait le vent, le froid, le gel et la neige mais en bas aussi la boue, la pluie, les flaques et les cailloux. De la féérie enneigée sur les sommets nous passions à la Ruée Des Fadas en bas. Une chute dans la boue a eu raison de mon genou juste avant la mi-course. J’ai dû composer avec cette douleur mais rien de trop handicapant c’est le lendemain que ce fut moins drôle.
Mon pantalon blanc a eu un franc succès et pas seulement auprès des coureurs mais également des accompagnants et signaleurs. Rien que pour cela et les franches rigolades qu’il a pu provoquer je crois que j’en reprendrais un de la même couleur pour l’an prochain.
Je ne me souviendrais malheureusement pas de tous mais je citerais seulement le pompier d’Annecy avec qui nous avons partagé toute la seconde moitié de course. Je l’ai induit en erreur le pauvre lui expliquant que le prochain ravito de Viala-Du-Pas-De-Jaux était proche… Mais il n’en était rien. Nous nous sommes séparés puis retrouvés plus loin chacun nous avons vécu un mauvais moment entre La Fage et Viala et moi tout particulièrement. ces 12km furent un calvaire car j’ai bien faillit tomber dans les pommes à plusieurs reprises. Crise d’hypoglycémie probablement à cause d’un mauvaise gestion de ma bouffe. J’attendais donc le derniers ravitaillement avec impatience et croyais l’atteindre vite… Je m’étais trompé en fait juste avant il y a une petite surprise car il faut redescendre sur Saint-Paul-Des-Fonts puis tout remonter puis traverser encore une longue portion de Causse. J’avais froid, faim, envie de me changer. Je me suis arrêté dans la côte pour filmer le Cirque de Saint-Paul et le groupe derrière m’est passé devant. La vérité c’est parce que je n’en pouvait plus que je me suis arrêté dans la côte. heureusement quelques bombecs qui traînaient dans ma poche m’ont permis de rejoindre enfin Viala et le ravito mais ce fut dur et là haut il fait froid comme jamais ! Alors je rêve à mes biscottes, le thé chaud, Régine aux petits soins et un léchoux de mon Monsieur K, je franchi la voute de pierre… Personne ni devant ni après ! Mais où sont-ils ??? Alors je ressorts j’essaie d’appeler mais pas de réseau. J’ai froid je re-rentre. Je sors faire un tour dans le village pour les trouver, je tente de rappeler et personne. Tant pis, je me débrouillerais avec ce qu’il y a à manger à l’intérieur. Du thé bien chaud et bien sucré, des tartines de roquefort, des petits beurre, je recharge mon eau pose mon cul, fait une croix sur mes vêtements secs et repart dans le froid. Mais ça va mieux, ce petit gueuleton m’a remis sur pied.
Alors je file descendre le Cirque de Tournemire, il ne reste plus qu’une seule monté et cette portion de 12km m’apparaît désormais comme une broutille à accomplir car ça y est je n’ai plus de vertiges ! Je retrouve mon pote pompier, puis je le grille dans la montée, j’ai retrouvé ma forme et court toute la fin de course.
Arrivé à Roquefort, quel bonheur d’apercevoir Régine, Monsieur K et les toutous. Monsieur K m’accompagne sur le podium d’arrivée où le speaker lui donne sa petite minute de gloire, bravo mon Monsieur K !!! Lamine n’est pas très loin derrière mais j’apprends qu’il a perdu son téléphone.

Hé hé, en prime ce petit document sonore de l’arrivée avec Monsieur K en star sur le podium, écoutez c’est à l’intérieur que ça se passe :

Alors un grand merci Régine d’avoir encore voulut être mon accompagnant mais tu vois… C’est pas si terrible la neige 😉
Et d’ailleurs c’est comment la course vue des accompagnants ? Et bien grâce au talents de monteuse vidéo de Régine, il vous est désormais possible d’en avoir un aperçu. Disons que le point de vue est plutôt canin et franchement tant mieux et qu’ils en profitent bien de toutes ces escapades ils les ont bien mérité :

Pour conclure allez faire un petit tour sur la page de l’évènement. La prose de Gilles Bertrand le créateur de la course vous parle de l’Aveyron comme personne et les anecdotes sont toujours appétissantes. Oui mais moins que le roquefort tout de même !
https://fr-fr.facebook.com/HivernaleDesTempliers

Bonus !!! Concours De Lunel

La veille de l’Astragale, Samedi donc, avait lieu le grand concours de Lunel sur deux terrains. Tout c’est très bien passé pour Monsieur K malgré un petit refus à l’agility 3 et un éliminé au jumping. Cette fois-ci c’est sa faute il est ressorti du tunnel par le mauvais trou ce cornichon ! Le reste est impeccable avec un excellent à l’agility 3 (2).

Allez la bêtise de Monsieur K en image ci-dessous. Tout ça sous les yeux de Jean Paul Salva et sa chienne que l’on voit derrière au fond de l’image et attendant que l’on finisse pour passer. Ce sont les tout nouveaux champions de France d’Agility couronnés le weekend dernier en Bretagne.

Et le canicross avec Jasper du matin, pas vilain l’arrière Lunel :