Le Massif Des Monges (Ou Les Alpes De Haute Provence)…

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JOUR I

Les Alpes De Haute Provence ou plus précisément le Massif Des Monges qui se situe entre Digne Les Bains, Sisteron, Seyne et Gap, c’est le premier massif Alpin après les Baronnies Provençales alors les reliefs ne sont pas encore exubérants mais quand même importants. Sur la route, la vallée de la Durance impressionne et Sistéron donne le ton architectural d’entrée de jeu ! Le massif des Monges a l’air bien beau et cela même sans être classé parc naturel.
Le hameau de Reyniers c’est le bout du monde, bien au milieu du massif et surtout au départ d’un gigantesque cirque avec en son centre une étonnante barre rocheuse, le décors est donc particulièrement étonnant et atypique.
Notre arrivée au village n’est pas passée inaperçue loin de là, après les présentation faites avec les habitants je retrouve nos hôtes qui s’affairaient à préparer la maison qui n’a évidemment pas servi depuis cette fin de troisième confinement. Mais le rendez-vous n’est pas pour tout de suite car l’après midi ne fait que commencer et nous avons des choses à faire avec Monsieur K avant de prendre possession des lieux. Nous sommes donc parti accomplir le tour du cirque mais par le bas pour commencer. Le décors est top, les forêts denses, les ruisseaux omniprésents ainsi que les gués qui les accompagnent et puis il y a cette grande barre rocheuse qui ne nous quitte pas et dont la présence est rassurante car elle nous sert de guide.
On profite de longer les rivières pour s’adonner au lancer de bâton et au trempage de pa-pattes. D’ailleurs je me suis raté plusieurs fois et mes godasses sont trempées. Un gué plus imposant que les autres me pousse à faire une connerie et passer par un pont de branche sauf que Monsieur K a perdu l’équilibre et est tombé dans le courant qui commençait à l’emporter. Mais rien de grave car ensuite le ruisseau s’étalait en grand, j’ai surtout eu très peur pour ses pattes. Cette mésaventure lui a provoqué un excès de folie et comme il courrait dans tous les sens comme une andouille j’ai eu encore plus peur après qu’avant sa chute. Mais tout va bien et nous arrivons à la moitié de notre parcours qui nous fait emprunter la piste de Beaudinard jusqu’à Reyniers.
Une fois notre petit tour accompli nous fûmes félicité par les curieux restés papoter sur la place du village. Le problème c’est que nous avons également été accueilli par leurs chiens. Et des chiens bordel ils en ont un paquet ! Notamment la bergère avec ses deux patous et son border ainsi qu’un énorme croisé pas des plus accueillant. Le Monsieur K se porte au dessus de la tête en ces circonstances, la queue autour du cou en écharpe 🙂
Il est maintenant temps de s’installer au chaud. Car oui, il caille ici le soir et pas qu’un peu.

Voici le programme du jour :

JOUR II

On savait que le temps serait mauvais ce Mercredi et Madame et Monsieur météo ne se sont pas trompés. On devait cependant avoir une après midi correcte et sans pluie sauf que c’est plutôt juste la soirée qui nous a épargné. Au départ on avait planifié de monter au sommet des Monges, le plus haut sommet du massif. Eh bah on aurait fait une belle connerie.
La petite sortie matinale de Monsieur K nous permet de retrouver la bergère (si jeune et déjà une belle truffe de pilier de bar) qui installe ses barrières autour du village. Mauvais signe mais heureusement elle n’a que son Border Collie avec elle, il me faudra néanmoins porter le poussin car je sentais son toutou bien réactif. Très sympathique on discute puis nos chemins se séparent. Décidément les habitants sont bien cool ici. Effet du dé-confinement ou sortie de l’hiver ? Non, je crois simplement que les habitants des Alpes sont accueillants c’est tout, c’était pareil au Queyras !
On a attendu longtemps avant de prendre le départ. Ça y est le ciel devient un peu moins noir, on prépare les sandwich, les croquettes et la poche à eau et hop direction la boucle des crêtes en partant de la maison. Monsieur K est en pleine forme, un rayon de soleil nous chauffe le dos alors on entreprend la longue montée (chemin privé) jusqu’aux alpages pour atteindre les crêtes. Bon, vous devinez la suite, le ciel se couvre la pluie commence à tomber sérieusement et le vent se lève violemment. Les gros nuages noirs nous poursuivent poussés par le vent et finissent par franchir la crête. Évidemment on change nos plans et on prend un chemin parallèle un peu plus bas que les crêtes mais c’est vraiment dommage car on était presque tout en haut arrivés jusqu’au Passage De Palabiouse.
J’avais prévu le coup en chargeant des traces de randonneurs trouvées sur le net pour qu’on puisse s’échapper en cas de pépin sauf que ces cons là sont vraiment passés par des endroit de merde. Alors on a improvisé et on est redescendu par du plus sûr. Finalement des branches entre les dents et des cailloux pleins les godasses on a réussi à retrouver le chemin balisé mais quel bonheur de cavaler en descente avec son chien dans les Alpages même si le temps était pourrave. Et puis en chemin nous croisâmes la route d’un mouflon, nos regards se croisèrent puis il a disparu dans la brume.
Une fois en bas le soleil apparaît. Au lieu de rentrer bredouille on décide de terminer par la même boucle qu’hier car nous n’avons plus d’autre choix sinon c’est retour à la maison. Alors on enfile nos sandwichs en se faisant réchauffer par le soleil et on repart bien contents mais aussi bien cuits. cette fois ci on ne cherche pas à éviter le gué maudit d’hier soir, on fonce dedans et on fera sécher les godasses en rentrant.
Une fois arrivés vers Reyniers ce qui était prévisible arriva… La bergère a collé ses moutons dans son enclos juste à côté de la maison et avec eux ses deux gros Patous de merde. Résultat on a dû sortir les armes et faire un détour champêtre des plus pénible pour rentrer chez nous. Charmant accueil ! Cette présence des Patous va être un handicap certain pour les jours à venir car ce chemin est le seul menant à Beaudinard. Grrrr… !!!

Voici le programme du jour :

JOUR III

Qui dit changement de lit, dit torticolis te revoici ! Heureusement un peu de course à pied permet d’oublier la douleur et fait même du bien. N’empêche que pour tourner la tête du côté gauche et contrôler si Monsieur K suit bien c’était compliqué.
Ce n’est sûrement pas le plus grand marché du monde à La Motte Du Caire mais par contre c’est certainement l’un des plus sympathiques qu’il m’ait été donné de faire. Les exposants de Clapiers devraient aller y faire un petit stage pour s’en inspirer et en passant ils pourraient également revoir leurs prix parce que là franchement on se fout de notre gueule à Montpellier. Peu nombreux il y avait néanmoins tout ce qu’il fallait pour préparer de gros festins. On a pu en apprendre beaucoup sur la région grâce aux commerçants et à ses agréables habitants.
Puis nous sommes parti accomplir notre boucle avec Monsieur K en laissant notre bonne boustifaille au frais, car oui le temps est encore bien frais en ce Jeudi matin. Grande forme pour Monsieur K qui a gravit la montagne sans peine par contre je n’en dirais pas autant de moi parce que mine de rien ces histoires de confinement à 10km m’ont fait perdre de l’entrainement. On a croisé une grande famille de sangliers dans les bois là haut sur les crêtes boisées, on traverse des pierriers plutôt abrupte mais pas suffisamment pour causer le vertige (et ça c’est cool) et on termine tout en haut dans un décors mi-forêt, mi-alpage à l’herbe bien tendre et bien verte et en ressortant on pouvait apercevoir au loin l’impressionnante Crête De Céüse ainsi que la Barre Des Écrins aux glaciers éternels (pour combien de temps?). Puis c’est la redescente sur La Motte Du Caire, bien rude celle-ci, le test ultime pour Monsieur K qui de toute évidence a retrouvé ses pa-pattes d’antan, un bonheur ! Du haut de la montagne on comprend bien la tendance agricole du coin. C’est le pays de la pomme et malheureusement ils ont été touchés de plein fouet par les gelées tardives de cette année.
Retour donc au centre de la Motte Du Caire, Tomme De Montagne en casse croûte pour Monsieur K et moi même puis seconde balade pareille au départ de la Place Du Marché mais cette fois-ci balade beaucoup plus courte. Il s’agit d’un parcours découverte dans une tourbière. Monsieur K a passé son temps à flairer des pistes ce qui fatigue beaucoup les chiens. Tout au long de notre parcours on a suivit les traces imprimées dans le sol d’une multitude d’animaux, des cervidés à en juger par les empruntes et sangliers mais également une trace beaucoup moins commune probablement celle d’un animal qui effraie les enfants et les bergers, le comportement de Monsieur K a changé suite à cette découverte, il est devenu comme stressé. Le Loup est bien présent partout et également aux portes du village selon les habitants. Bon, c’était sûrement une patte de chien oui ;). Mais le changement de comportement brutal de Monsieur K et les récits des habitants me font tout de même douter de quelque chose.

Voici le programme du jour :

JOUR IV

La féérie du Vendredi on pourrait résumer la journée ainsi. Pas de course à pied au menu, que de la marche tranquille pénarde à s’émerveiller du réveil de la nature. Deux boucles au programme avec un plat de résistance le matin et un apéritif l’après midi. Finalement l’apéritif s’est révélé être au niveau du plat principal car cette mini boucle concentrait sur ses 4 petits kilomètres tout ce que le coin sait faire de plus beau. De l’eau, du ruisseau, des cascades à flan de montagne, une variété géologique surprenante, du chemin en corniche et du sous-bois façon Alice Au Pays Des Merveilles. Nous qui pensions simplement faire une promenade digestive on a bouffé du dénivelé comme le matin.
Le matin parlons-en justement. On a retrouvé notre meute de sangliers… Alors de là à dire que c’était les mêmes bon… Mais quand même ils se déplacent en horde de jour pénards c’est impressionnant. Tout commence en longeant une tumultueuse rivière puis la forêt devient plus dense et la rivière se met à serpenter entre les arbres et roches d’où de nombreux passages à gué à traverser. Sans blague au moins une bonne douzaine de fois il a fallut faire du saute cailloux. Plus on avance, plus le lieu devient mystique et vert. La rivière chaotique se décompose en de plus en plus de cascades mais nous sommes désormais contraints de la quitter car il faut entamer la longue montée vers les crêtes Du Caire. D’ailleurs aujourd’hui on avait prévu de se reposer en prévision de la grosse journée du lendemain mais on s’est quand même tapé 1000m de d+ ce jour là. Alors on monte dans cette forêt de hêtres (m’en ferait bien un petit bout pour faire des médailles tiens !), les fleurs de printemps, mousses, lézards nous encouragent et puis il y a toute sorte de champignons aux abords des sentiers. Monsieur K a ordre de rester en arrière tout de même car le soleil commence à taper et il ne serait pas bon qu’il rencontre le premier la vipère faisant bronzette sur le cailloux. Là haut sur la crête c’est la classe à travers les feuillages et troncs, la Barre Des Écrins et la Montagne de Céüse sont visibles et enneigés, la forêt de hêtre nous offre également là haut ses plus beaux spécimens vus depuis le début alors on profite de tout cela puis on amorce la redescente. En chemin on croisera quatre ânes dont un visiblement pressé de nous voir partir (enfin surtout de voir partir Monsieur K), c’est donc avec Monsieur K dans les bras que nous avons dû filer vite fait (pas très rassurant). Puis un lapin nous a fait sursauter en jaillissant juste devant nous sortant d’une touffe de genêt et il a fallut que je rattrape Monsieur K. Mais les vrais ennuis ont commencé une fois presque revenu à notre point de départ. Un troupeau se dirige vers nous avec évidemment ses garde du corps. Ni une ni deux, on a pas cherché à comprendre j’ai coupé la descente pour rejoindre la route et éviter qu’on ai des soucis car il ne faut pas compter sur les bergers pour qu’ils rappellent leurs chiens. Et même une fois sur la route le danger est encore présent car les Patous continuent de nous agresser de par leurs aboiements et ils menacent de venir à notre rencontre.

Il est temps maintenant de parler du sujet qui nous préoccupe avec Monsieur K depuis le début du séjour. Ici que ce soient les habitants du village de Reyniers, ceux de La Motte Du Caire, ses commerçants, la charmante dame de l’office Du Caire, ou tout simplement nos hôtes, tout le monde est au courant du problème « Crête De Maladrech ». Il est tout simplement impossible pour les randonneurs d’aller se promener au Lac Des Monges ni d’admirer les vues du Col De Clapouse ni encore d’arpenter les chemins pourtant tous balisés de la forêt d’Esparron. Et ça c’est bien dommage parce que nous avions tout un programme dans ce secteur avec Monsieur K. Vous avez deviné la raison ? Pourquoi le secteur est-il si dangereux ? Pourquoi on ne peut plus emprunter le GR6 à cet endroit ?
À cause d’un cinglé de berger possédant treize chiens fous et notamment des saloperies de Bergers d’Anatolie toute la zone est hautement dangereuse, des gens se sont fait attaquer et des chiens mutiler, plus personne n’ose y aller. La procédure pénale est en cours, les chiens vont tous passer un test d’agressivité mais en attendant les meurtriers arpentent toujours le secteur sans que personne ne puisse agir. Ce qui est triste dans cette histoire c’est que la relève est assurée, les fils sont aussi cons quant à la fillette, son père l’emmène à la chasse… J’ai eu plusieurs versions de l’histoire mais ce qui est sûr c’est qu’il est impossible d’aller dans ce secteur, ubuesque non ? Monter au lac c’était notre petit programme du Mercredi… La pluie nous en a dissuadé. Merci la pluie non ? Classer le Massif Des Monges en Parc Régional pourrait aider à rendre la justice mais essayez de parler de ça à un berger et vous verrez sa réponse.
Je terminerais en m’éloignant un peu du sujet mais je pense qu’il est nécessaire de remettre les choses à leur place. On entend souvent dire l’importance du pastoralisme pour le milieu montagnard… Pour leurs propres intérêts oui mais pour la nature non ! L’élevage quel qu’il soit n’est en aucun cas un bienfait pour la nature. Les troupeaux empêchent la forêt de pousser, ils acidifient les sols, ils ravagent la flore et la finalité c’est bien sûr la souffrance animale car on les élève pour les bouffer. À cause des bergers on ne peut pas réintroduire le Loup prédateur naturel des grands animaux sauvages et tout cela déséquilibre l’écosystème et donnent crédit à la chasse. C’est un cercle vicieux et qui a cassé le cercle vertueux de la nature. Comme toute activité humaine le pastoralisme n’est pas un bienfait pour la nature.

Cette parenthèse fermée je vous laisse découvrir les photos de ces deux boucles de randonnée qui me paraissent incontournables si l’on vient dans le Massif Des Monges tellement elles impressionnent de par leur richesse et diversités naturelles.

Voici le programme du jour :

JOUR V

C’est le grand jour ! La grosse balade du séjour est prévue aujourd’hui veille du départ. Les objectifs sont d’atteindre La Croix Saint Jean à plus de 1800m d’altitude puis de parcourir toute la crête du Cirque Des Monges, ce n’est pas son nom exact mais je l’appellerais comme ça car ce sera plus simple. Ensuite on attaquera la montée vers le plus haut sommet du massif des Monges appelé sans grande originalité je vous l’accorde Le Sommet Des Monges et qui culmine à 2100m. En aparté, tout en écrivant ce petit récit j’ai les brebis qui bêlent juste sous ma fenêtre et c’est juste insupportable !
Comme chacun des trois cents soixante cinq jours que comptent une année la journée commence par la promenade de Monsieur K. Et que trouvons nous sur notre chemin ? Deux belles morilles bien grasses. Un signe annonciateur d’une belle journée. On ne les a pas cueillis pour le repas du soir car il existe une multitude de variétés dans cette espèce et il est difficile de les différencier. Certaines sont toxiques et puis il faut les cuire.
Malheureusement il nous faut prendre un peu la voiture pour rejoindre le lieu de départ de la balade. Il aurait été inopportun de re-passer devant le troupeau gardé par les Patous avec Monsieur K et de lui infliger six fois deux douze kilomètres supplémentaires de trail. Et là vu son état de fatigue sur le canapé je confirme qu’on a opté pour la bonne option.
À cause des secteurs à éviter en raison de leur dangerosité (merci les bergers), on a opté pour un tracé le plus sécurisé possible loin des bergeries et des fermes mais qui malheureusement nous oblige à faire un aller-retour. Franchement quand c’est en haute montagne ça ne nous dérange absolument pas de faire le chemin en sens inverse bien au contraire et puis ça a un côté rassurant.
Incroyable, on a croisé des gens, des randonneurs ! Nous n’avions vu personne depuis notre arrivée. En temps normal j’aurais dit tant mieux mais là tout le monde est tellement sympathique qu’on était content de les voir. On attaque donc la longue montée vers la Croix Saint Jean, Monsieur K en pleine forme passe devant et montre le chemin enfin presque car il était vraiment difficile à discerner au début ce chemin de sous-bois, ça partait dans tous les sens. Bon, on arrive à en sortir et on se retrouve dans les alpages. Là c’est pas mieux le chemin il n’existe pas vraiment et faut avouer que dans les Alpes De Haute Provence ils ne sont pas très doués en balisage (sûrement dû aux bergers ça 😉 ). Alors ça grimpe encore plus fort mais l’herbe est moelleuse pour les pa-pattes alors Monsieur K fonce en direction de la Croix Saint Jean. Toute la chaîne des Alpes nous accompagne en toile fond et notamment la très impressionnante Crête De Céüse ainsi que la Barre Des Écrins au fond. Ça y est on est à la Croix, on a couru pendant toute la montée et on est cuits. On se fait un petit apéro et hop c’est reparti pour la très très longue traversée de la crête jusqu’au Sommet Des Monges. C’est la première fois de notre vie que l’on fait un truc pareil, d’un côté les Baronnies Provençales, de l’autre les Alpes avec Les Écrins, Le Queyras, Le Mercantour et ce paysage à 360° pendant presque toute la journée… Une orgie visuelle ! Là je ne peux pas trop décrire le moment, seule la petite vidéo qui suit le pourra (le mot de passe c’est « caca » car oui j’ai filmé et monté ça avec mon cul en vitesse) :

 

Bon, on arrive au pied du Sommet. On attaque son ascension, il ne reste plus beaucoup de dénivelé à faire ni de distance, on y est quasiment… Vous le sentez venir le fail ? Cette fois-ci ce n’est pas mon vertige qui nous a bloqué mais la prudence. On savait qu’il y avait des névés sur le chemin, on en avait discuté avec un couple de randonneurs juste en bas qui ont refusé de monter. Quand Monsieur K voit de la neige il devient fou. C’est à dire qu’il se met à courir dans tous les sens, à la manger, à se rouler dedans et il ne fait plus attention à rien ! Alors je l’attache mais même attaché ce couillon saute dedans, se roule au risque de glisser dans le vide, bref il fait de la merde. Je me fâche et il se calme un peu, on continue la montée, la neige rentre dans mes godasses, je m’enfonce jusqu’aux genoux, ça glisse mais ça passe quand même. On arrive au Sommet De Coste Belle (2100m) et là juste devant nous une névé à flanc de corniche. Comme on dit chez nous « ça pue du cul »! On se pose mais je sais qu’on va s’arrêter là. Monsieur K lui veut y aller le pauvre mais c’est trop risqué. Puis un bonhomme apparaît devant nous revenant du sommet. Ses premiers mots furent « putain je déteste cette névé, un jour j’ai dévissé j’ai failli y laisser ma peau ». Je crois que la messe était dite. Désolé Monsieur K on reviendra quand il n’y aura plus de neige.
Alors on attaque le chemin en sens inverse, c’est un régal visuel, encore plus beau qu’à l’aller car le sommet nous obsédait et on en oubliait de regarder autour de nous. Je sens que K fatigue un peu car il est vrai que cette crête est incroyablement longue à traverser et surtout pas de tout repos. Mais la redescente par les alpage à l’arrache l’amuse beaucoup et c’est sans difficulté que nous sommes revenu à notre point de départ. On y retrouvera nos randonneurs du matin avec qui nous nous sommes raconté nos journées. Monsieur K lui s’est couché immédiatement aux pieds de la voiture. D’ailleurs on a décidé de l’appeler Kit la voiture en hommage à la série préférée des années 80.

Voici le programme du jour :

JOUR VI

C’est le moment tant redouté, celui où l’on doit quitter notre gîte et prendre la route du retour. Snif !
Ce Massif Des Monges est un véritable petit coin de paradis. Le fait qu’il ne soit pas classé évite l’afflux des touristes et on sent bien que les chemins sont peu fréquentés et du coup on a parfois l’impression d’être le seul à être passé par un endroit et cela n’a pas de prix. Mais bon, ce n’est qu’un sentiment bien sûr et puis le confinement est sûrement passé par là.
Le mois de Mai quand on a un chien c’est idéal car il fait beau et pas chaud et surtout, le plus important, les moutons ne sont pas encore monté à l’estive. On peut donc se promener tranquillement dans les pâturages sans risques. Alors il y a bien eu cette histoire du lieu interdit mais franchement on a même pas eu le temps d’y aller, alors cela n’a pas d’importance.

Massif Des Monges on reviendra ! Et Sommet Des Monges on t’aura avec Monsieur K… Mais sans les névés 😉

 

 

 

 

7 thoughts on “Le Massif Des Monges (Ou Les Alpes De Haute Provence)…


  1. Quel reportage passionnant ! du coup on pense que « Zinzin » il va devoir revoir ces copies, ou changer de métier. Tu nous as encore fait découvrir une nouvelle région qui est bien belle, quelle diversité dans les paysages, merci de nous faire partager tes aventures , les photos sont top, et la vidéo, amusante, il faut dire que tu as un beau modèle à poils à filmer,  j’en connait un qui va encore faire des beaux rêves 😜
    Bisous

  2. Régine

    Waouh quel récit et quelles magnifiques photos 😍
    Merci de nous faire découvrir tous ces paysages et nous entrainer dans tes peripeties plus exaltantes les unes que les autres…
    Entre les chiens de berger dévoreurs , les anes peu commodes , les patous agressifs, des névès dangereuses , des courants emportant les chiens, de la neige rendant fou Mr K, des cranes par-ci par-là, il faut vraiment avoir l’ame d’un aventurier…
    Sacré mental et un physique d’acier ces Mrs Alexandre et K 😉


    • Dites donc, vous n’en faites pas un peu trop là ? C’était juste des vacances pas Koh Lanta (je ne sais même pas comment ça s’écrit cette merde lol). Alors oui, le coup du Monsieur K qui fini emporté par le courant c’était pas drôle ça mais pour le reste on a pas eu à combattre le Berger d’Anatolie à l’arme blanche non plus. Faut juste faire gaffe quand on a un chien. Un couple de randonneurs me disait qu’ils avaient préféré laisser le leur à la maison de peur des Patous. Là on a vraiment un souci quand même ?


    • Alors pour répondre à ta question c’est 90,1 km que Monsieur K a parcouru durant ce séjour. Et pour le D+ c’est 4575 m. J’étais curieux de voir aussi pour voir à quel point je suis à la ramasse en ce qui concerne l’entrainement à subir pour être prêt pour la CCC. 100 km et plus 5000m de d+ mais ça se sera tout dans la même journée…


  3. Non ! on en fait pas de trop,
    en y réfléchissant je comprends maintenant pourquoi tes hôtes mettent du papier chiotte aussi épais il savait que tes périples ne ce seraient pas de tout repos les coquins.
    Bisous

  4. Knelle

    Phénoménal ce périple! eh bien il va falloir une armure antipatou genre hologramme Knelle, efficace pour anesthesier tous les canins !qu’en dites vous?


    • Juste les endormir le temps de notre passage suffirait 😉 !

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