Trans Aubrac 75km

C’est dans un esprit un peu désenchanté que j’ai pris le départ. Certes, je m’imaginai l’habituel mais non moins adorable soutient des bénévoles aux bifurcations ainsi que leurs sourires aux ravitos et puis j’avais l’envie de retrouver tous ces endroits superbes visités avec M’sieurK mais je ne m’attendais pas à un si grand évènement, à une si belle organisation, à des paysages aussi somptueux et variés, et surtout à cette ambiance aussi festive. Alors de blasé je suis passé très rapidement à l’état d’émerveillement.

Je n’ai jamais vu autant de suiveurs sur une course. Tous prêts à soutenir leurs poulains ou pouliches et à nous soutenir nous les autres tronches de Traileurs. Même les rafales de vent glacial ne réfrénaient pas leur enthousiasme mais je ne devrais pas me plaindre de la météo. Le temps était frisquet certes mais également des plus ensoleillé. L’an dernier c’est de la pluie tout du long qu’ils ont subit et la Team féminine relais 105km avec qui j’ai sympathisé peut en témoigner car elles y étaient. Cela dit les organisateurs ont trouvé quand même le moyen de nous mouiller.  Passage sous cascade et traversée de gués mais surtout une pléthore de marécages boueux et profonds, voilà ce qui se passe quand on fait table rase de la végétation pour l’élevage. Malgré cela les pieds ont tenu sans crampes ni ampoules, c’est une victoire et de bon augure pour la St-Jacques UTMB car ça ne devait être que cela à l’origine, juste un entraînement en vu de cette course mais il en a été tout autrement.

Et sur l’autre jambe par contre c’est bien la Trans Aubrac qui a laissé des traces.

Humidité fait ressortir les cicatrices des Five Fingers.

Arrivée à Prades-d’Aubrac près de mon hôtel miteux.

Un petit périple de 75 bornes.

Déjà, c’est l’une des plus variées et belles courses que j’ai faite et pourtant on avait déjà bien arpenté le coin avec M’sieurK mais ce parcours est incroyable, à aucun moment on a eu du moche, tout était « nature » ! Encore plus beau qu’un tracé en haute montagne. Juste des burons, aucune construction neuve, des forêts de hêtres, de l’eau, des alpages et des vues incroyables sans oublier une végétation en éveil avec les Orchis, primevères et même encore de la neige et Perce-neige à certains endroits. Du début à la fin le spectacle était enthousiasmant si bien que tout du long je me suis dit que je reviendrai faire le 105km avec plaisir. Néanmoins à partir du 60ème kilomètre j’ai commencé à souffrir un peu de la fatigue mais heureusement le soutient mutuel entre coureurs était bien là et on a formé une belle et grande équipe tous unis pour atteindre notre but. J’ai rigolé comme jamais avec eux, du mec à la casquette éolienne, au Gardois qui faisait son premier 70km, à la relayeuse volante et bien sûr avec les accompagnant au Shetland que je retrouvais partout et qui me rappelaient que je devais finir pour lui, pour M’sieurK. Ça c’était du partage d’émotions fortes ! Grâce à tous ces gens mais surtout grâce à tous ces petits messages reçus sur mon tel et qui m’ont aidé à passer une course sans effort… Ou presque, car faut avouer que ce soir Lundi, les cuissots sont fourbus et ce n’est certainement pas le « cani run & bike » de Dimanche matin qui en est responsable. Ou alors c’est peut-être ma chute du Mercredi de la veille. Merci M’sieurK de t’être mis dans mes pattes à l’entraînement, Grrrr… En parlant de chute il en fallait une et j’ai choisi le plus beau des endroits pour la faire c’est à dire sous la cascade avant St-Chely. Heureusement seulement des égratignures en plus mais ce qui m’a fait frémir c’est que le coureur derrière moi m’annonce qu’un truc a pété dans mon sac… Putain, la poche à eau ! Frayeur ! Et… Soulagement car elle n’était que démise. Néanmoins toute la flotte a trempé mon dos et avec le vent à zéro degré j’ai failli congeler.

Mais si je devais retenir un truc de la course c’est mon succès obtenu grâce à mes bâtons. Mes bâtons de bois, car oui, j’ai récidivé. « Oh bah ça va 2500m de d+ » me suis-je dis au départ. Alors je laisse les bâton pas besoin… Quel con ! Au bout de 30 bornes j’ai attrapé les premières branches sur le sol et m’en suis servi comme cannes pour la plus grande joie des spectateurs qui m’ont surnommé l’homme aux bâtons de bois. Je les aient abandonné lâchement après avoir franchi la ligne d’arrivée. Marcel et Renée mes bâtons préférés, vous m’avez tant aidé, je vous sais gré.

Comme je ne pouvais pas être au four et au moulin (Enfin c’est con car je connais un boulanger bio à St-Bauzille-De-Putois qui sait faire les deux lui), je n’ai pas pris de photos. Mais les organisateurs s’en sont chargé et ils ont mis le paquet sur les vidéos. Donc bon visionnage, les endroits traversés sont splendides :

Saint-Geniez-d’Olt et sa vallée c’est l’un des plus beau endroits à visiter et en bonus l’Aubrac n’est qu’à un kilomètre de dénivelé plus haut. Alors vous faites quoi pour les prochaines vacances ?

La stat : 48/333 et 9h20 de course, trop content 🙂.

Allez, quelques photos de la course quand même :