Galoppant, sous la pluie battante, le poil trempé et les coussinets attaqués par cette terre rouge du Salagou parfois traitre pour les pa-pattes, Monsieur K n’a rien lâché ! Jusqu’au bout il a donné le meilleur de lui même pour finir à la meilleure place possible.
150 chiens… Oui 150 chiens au départ de ce canicross et caniTrail du Salagou. C’était sans nulle doute la plus impressionnante des courses qu’il nous ai été donné de faire avec Monsieur K. Imaginez plus de 150 chiens aboyants tous sur la ligne de départ, on a dû nous entendre jusqu’à Montpellier 🙂
Là bas nous sommes comme chez nous avec Monsieur K ! C’est qu’on l’a fait plusieurs fois ensemble le tour du lac et nous étions ravis de voir que le tracé du caniTrail passait par notre petite presqu’île de la Sure, notre coin baignade favori. Alors oui quand nous sommes arrivés par là bas il a commencé à tendre vers les petits chemins nous conduisant à nos endroits préférés, mais un petit mot pour le reconcentrer et hop il se remet droit et repart de plus belle.
Le temps était pour le moins humide avec une pluie et parfois des averses durant la course, l’avantage c’est que le Salagou avait une toute autre apparence que celle qu’on lui connait d’habitude avec son soleil brûlant faisant ressortir sa terre rouge. Là le décors était mystérieux avec une brume recouvrant le haut des sommets, superbe ! Le départ fut donné par groupe de six et toutes les quinze secondes. Il fût très difficile de retenir Monsieur K si bien que j’ai dû le tenir dans mes bras jusqu’au départ de notre sas. Monsieur K était sans nulle doute le chien le plus petit sur le caniTrail. Nous avons vu d’énormes Huskies, Malamutes, Lévriers, Malinois mais pas d’autres petits chiens sur notre route.
C’est parti ! Les deux sont mélangés le caniTrail et le caniCross mais malgré cela peu de duos du 6km nous ont dépassé sur le début. On va trop vite je n’arrête pas de lui dire de ralentir tout en regardant mon GPS qui indique qu’effectivement… On va trop vite et on aura sûrement du mal à finir notre 14km. Rien à faire il fonce et dépasse ! Je le suis tan pis profitons pendant qu’il est au maximum de sa motivation. Le 6km et le 14km se séparent mais rien n’entame la motivation de Monsieur K qui continue son effort à plus de 12km heure de moyenne ce qui est beaucoup compte tenu du dénivelé vicieux du Salagou. On a à peine le temps de profiter du spectacle que nous offre le Salagou aujourd’hui.
Alors il y a eu un couac forcément. Nous étions avec un groupe de dix coureurs face à une énorme montée, le balisage me paraissait étrange, je l’ai suivi d’autres devant l’ont coupé (pas bien). Et puis… Arrivés tout en haut de cette rude côte aucun balisage ! Horreur Avec la dizaine de coureurs on se parle mais tous semblent épuisés par la montée, aucun ne m’écoute ! J’ai le tracé officiel sur mon GPS nous nous sommes trompés il faut aller par là !!! Et ils sont allés dans la mauvaise direction… Je rattrape finalement le tracé après un gros détour et que vois-je devant moi ? La bande des dix coureurs… Mais par où sont ils passés ?
Bref, après cette sortie de piste il est temps de dépasser tout ce beau monde mais Monsieur K semble ralentir. Remotivation, mais rien n’y fait il se ré-arrête à chaque fois. Que se passe t-il ? Une brindille coincée sur son poil ? Il a mal quelque part ? Il est fatigué ?… Eh bah non juste une grosse pause technique à effectuer 🙂 Du coup son méfait accompli il repart de plus belle et moi je dois me trimbaler maintenant le sac contenant son étron et franchement quand on court sur ce terrain et à cette vitesse ce n’est pas pratique. Trois kilomètres plus loin je pu confier le précieux colis à une signaleuse (la pauvre).
Ça y est les bosses de la presqu’île de la Sure sont terminées, le tracé prend le chemin du retour, nous avons fait la moitié du parcours. À partir de maintenant Monsieur K ne s’arrêtera plus sauf pour boire un pt’it coup comme à chaque ravito. Il est inarrêtable, il fonce, je peine à le suivre mais je tiens le coup pour ne pas gâcher son effort. Malgré cela un coureur nous rattrape mais ce fut le seul. On maintient notre moyenne de 12 et c’était pas prévu du tout on devait aller moins vite mais ça tient comme ça alors on continue d’autant qu’il ne reste plus que cinq kilomètres. Une dernière grosse montée, on lâche rien, il est toujours aussi concentré et sent poindre la ligne d’arrivée puis c’est mon signal : Un petit drapeau programmé sur mon GPS m’indique qu’il ne reste plus que de la descente et du plat sur 3 kilomètres avant la ligne d’arrivée alors « Plein gaz » !!! On dépasse plein de monde, on fait du 18kmh dans les descentes, c’est fou, je ne tiendrais pas jusqu’à la fin, mais si et Monsieur K aussi, alors on franchi la ligne d’arrivée et on se précipite vers les organisateurs pour leur annoncer que l’on a quitté le balisage et que l’on devra être disqualifié… C’est là que l’on apprendra que nous ne n’étions pas les seuls, loin de là. Alors nous sommes toujours dans la course 😉 Une fois à la maison mon GPS m’indique bien un bon petit km de détour supplémentaire par rapport à la trace de base. Pas de scrupules loin de là donc, mais plutôt des excuses des organisateurs qui franchement n’avaient rien à se reprocher car baliser le Salagou c’est compliqué, il y a tellement de voies possibles et avec ce mauvais temps je me doute qu’ils ont dû avoir du désistement chez les signaleurs…
Je ne sais pas quel chrono nous avons fait ni combien nous avons terminé. On s’en foutait avec Monsieur K car on a tout donné sur cette course. Je ne pensais pas qu’il puisse courir aussi longtemps à un rythme aussi soutenu. Il m’épate !
Le temps ne se prêtait pas à une après midi passée à flâner sur les berges du Salagou ni à randonner, alors Monsieur K se contenta de plusieurs baignades et « chercheages de bâton ». la remise des prix fût longue car l’organisation avait envie de récompenser tout le monde dans chaque catégories. Ce fût encore l’occasion de faire aboyer simultanément 150 toutous heureux d’avoir passé cette mâtinée de course au Salagou.
Il pleut, il fait froid, on rentre maintenant, mais on est très contents et moi surtout extrêmement fier de MONSIEUR POUSSIN !!!
Et on a même un pt’it diplôme 😉
Waouh ! Quel récit, quelle course et quel duo ces messieurs Alexandre et Poussin ! Mais surtout quelle complicité pour effectuer ce canitrail du Salagou !
Bravo à vous deux, super temps aussi ! On sent que vous vous êtes vraiment régalés sur ce parcours !
Alors… non nous n’avons pas entendu aboyer les 150 chiens du Salagou à Villeneuve-lès-Maguelonne ! Faut dire qu’on avait quelques spécimens aboyeurs également !. 🤔
Et sinon aucune goutte de pluie au club ce matin 😉
Eh bah, la mer a chassé les nuages à Villeneuve visiblement. Content que les cours aient pu se dérouler sans pluie. Et merci pour ton (tes) message 😉
Quel journaliste ! En lisant vos aventures du cani trail du Salagou on est vraiment imprégné de l’atmosphère qui règnait autour du lac. Nous sommes admiratifs de votre ténacité et votre connivence Mr K et toi. Mais surtout on te reconnais bien, c’est ton immense tolérance, là où certains auraient passé leur temps à rouspéter du mauvais balisage, toi tu es fiers d’avoir fait 1 kilomètre supplémentaire.
Continue à nous commenter tes aventures, c’est un tel délice de les découvrir.
Euh, non, je ne suis pas fier de m’être trompé de balisage et d’avoir fait 1km de plus, ça me fait un peu chier comme tout le monde. Par contre je reconnais que l’organisation de la course avec toute cette pluie a dû être un calvaire pour les organisateurs.
En plus les photos sont extraordinaires.
Ah ah ! Avec mon Nokia à clapet, tu rigoles !
Mais j’aurais bien aimé immortaliser cette ambiance du Salagou avec un vrai appareil c’est sûr !
Thanks 😉
eh oui Alex, les récits en images sont de plus en plus détaillés et captivants, les sorties sont autant d’entrainement trail que ciné, il me semble…?
J’en suis pas encore à filmer les exploits de Monsieur K mais qui sait… Non, je ne vais pas me lancer dans le youtubisme, désolé 🙂
Bon, c’est un temps à aller chercher les champignons ça !