Les Orres (Entrainement VDA)

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Les Orres c’est un paradis situé à 1500m d’altitude entre le gigantesque et rafraîchissant Lac de Serre-Ponçon et les splendides et vivifiantes montagnes Alpines. Nous étions au Mélézet qui fait face au chef lieu des Orres. Plus haut se sont les stations de Pramouton (1550m), Les Orres 1650 et enfin les Orres 1800 qui restent tout à fait agréables et à taille humaine. Du moins en été. C’est un paradis pour les vététistes ou plutôt les descendeurs de pistes en vélo. Mais tout est suffisamment bien pensé pour ne pas gêner le traileur qui parcours les petits chemins. Seules quelques remontées mécaniques viennent enlaidir un peu le paysage mais cela reste très limité. Tout ce massif est resté sauvage et il très boisé, l’élevage étant peu présent dans ce secteur. Surtout, c’est de la vache et ça c’est apaisant de savoir qu’il n’y a pas la présence des patoux, enfin il y en a tout de même un peu. Aux Orres il faut y aller du 23 Juin au 3 Juillet comme nous ! Pas un seul péquin sur les chemins, le lac presque pour nous tout seuls. À partir du 11 Juillet par contre l’endroit serait méconnaissable comme me l’on décrit les charmants habitants de ces montagnes et notamment mon adorable voisine du Mélézet et son chien Balto l’ami préféré de Monsieur K.

Puisque chaque jours étaient une petite aventure, j’ai décidé de tenir un journal de bord. Cela m’a aidé à organiser mon entraînement pour le Val d’Aran et à me motiver car, que l’on ne s’y trompe pas, c’était bien là la raison principale de notre visite aux Orres. Un entraînement intensif pour préparer la VDA 160km !!! Alors vous saurez tout sur tout !

Franchement, la course serait annulée que je n’en serais presque pas déçu car cette découverte des Orres avec Monsieur K fut un enchantement.
Pas vrai M’sieur K ?
Waf, waf !!!


JEUDI 23 JUIN


– En Baronnies c’est arrêt obligatoire à Pain d’épi la boutique des producteurs locaux pour savourer une brioche feuilletée tellement incroyable qu’il m’a fallut aller en commander une autre. Monsieur K valide ! Par contre il y avait un peu de sucre caramélisé sur le dessus et je l’ai bouffé tellement vite que je m’en suis planté un bout de travers dans le gosier. Résultat gorge arrachée et je parle comme Jeanne Moreau ce soir.

– 4.4km (18d+) + 2.4km (6d+) : Balades et baignades à Serre-Ponçon dès notre arrivée. Un régal et Poussin a nagé très très loin. Elle n’était pas chaude et j’ai encore fait une hydrocution.

– 13.3km (594d+) : Une fois pris possession de notre appartement cabine charmant il était temps d’aller trailer. Trail d’ailleurs accompagné en parti par le sosie de Païk et qui m’a fait découvrir le chef lieu des Orres et la vue sur le lac qui donne le ton du séjour. Puis… Il a fallut appeler et attendre le maître pour qu’il vienne le rechercher. Grrr…


VENDREDI 24 JUIN


– 17.0km (1381d+) : le canitrail du Pic De Boussolenc. Seuls avec Poussin plus en forme que jamais, au milieu des marmottes et des biches sur des sentiers fleuris que nous étions les premiers à arpenter en cette fin Juin, cette balade valait à elle seule tout le déplacement car cet instant de partage avec mon Monsieur K était un bonheur inoubliable.

Heureusement que j’ai eu la présence d’esprit d’attacher poussin avant de traverser la crête. Une bourrasque l’a envoyé dans le vide et puis c’était une épopée à bien d’autres égards car la météo avait prévenu l’arrivée des orages pour quatorze heure… mais ils ont eu un peu d’avance et on a juste été un peu mouillés à la fin. Par contre Monsieur K a eu un peu peur de l’orage et a dévalé à fond la dernière pente pour rejoindre la maison à mon grand dam. Et puis pour le Pic on a échoué à 5m du sommet à cause de mon vertige… Pas grave c’est comme si on l’avait fait, on va pas chipoter pour une escalade de 5m !

– 13.4km (585d+) : La boucle de l’aprèm c’était l’aventure, décidément aucun chemin ne correspond aux cartes. L’occasion de découvrir les gorges du torrent de l’Eyssalette et de mettre un peu Monsieur K au repos.


SAMEDI 25 JUIN


– Alors… Hier soir en descendant du plumard pour m’accueillir figurez vous qu’il est arrivé en boitillant le Monsieur K. Je l’avais vu cette andouille foncer devant moi au moment où il y a eu un coup de tonnerre, c’était juste avant d’arriver à la route qui menait à la maison. Sa patte avant a fait comme un tordage de cheville. Il s’est retourné pour me dire que quelque chose n’allait pas, puis il est reparti de plus belle. Avec l’humidité ambiante ça n’a pas arrangé les choses. Et puis ce matin hop, plus rien ! Tant pis ce sera repos forcé pour lui, je suis dégoûté mais aussi rassuré que ce ne soit rien de bien méchant.

– 18.1km (1208d+) : Alors je le laisse à la maison après sa promenade de 6h00 et m’en vais là haut sur La Tête Du Vallon Rémolon. Je suis obligé de prendre un peu la voiture sinon je ne serais jamais revenu à temps pour lui. Cette boucle fut démente avec la découverte du Lac Sainte-Marguerite, mais aussi les vaches qui ont le chic pour bloquer les ponts et puis il y avait ces vues sur les hauts sommets du massif. À la place de MonsieurK j’ai été accompagné par les marmottes mais elles sont beaucoup moins sociables. J’ai torché la descente par les pistes en moins de 30 minutes si bien que je suis arrivé en avance pour sortir Monsieur K.

– 2.0km (23d+) + 2.3km (57d+) : Après un tour au très agréable marché d’Embrun, j’emmène le Monsieur K à la plage. Je l’ai fait nager un bon bout de temps et moi aussi si bien que je me suis encore tapé une hydrocution mais moins sévère, je commence à y être habitué. Et puis après c’était la « Faites Du Lac » (superbe jeu de mot), l’occasion de découvrir le jet ski, le bateau à moteur, la pêche et… Bon, c’était surtout l’occasion de s’enfiler des tourtons et une tartelette aux myrtilles. Mais il y avait des ateliers intéressants sur la biodiversité du lac.

– 10.0km (540d+) : Allez, je redépose le paquet poilu encore mouillé à la maison et moi je file continuer à explorer les alentours. On a tôt fait de se paumer sur ces montagnes car beaucoup de chemins ont disparut. Et puis je déconseille les tourtons aux framboises et la tartelette aux myrtilles juste avant de courir !


DIMANCHE 26 JUIN


– 17.9km (882d+) : Ça y est ils sont arrivés les Juillettistes. Alors, c’est pas des blagues mais jusqu’ici nous n’avions croisé personne mais alors absolument personne avec Poussin sur les sentiers. Mais ce matin en redescendant de la Cascade De Jérusalem, non loin de la station c’était la cohue. Il y avait un max de poilus également avec du Cocker, du Berger Australien, du Bouvier d’Australie, de l’Eurasier, que des chiens de riches !
Ce qu’il faut retenir de cette escapade c’est que les sentiers le long de l’Eyssalette sont une merveille. On slalome entre les méandres, on traverse les petits ponts de bois, on saute par dessus les racines et les rochers et on se baisse pour ne ressentir que la caresse de cette épaisse végétation luxuriante d’une richesse incroyable. Les papillons virevoltent entre mes mollets, les cloches des vaches et le bruit de l’eau qui accompagnent toute la balade sont autant d’éléments qui font oublier la douleur et l’effort. Le cadeau final ne fut pas la cascade de Jérusalem pour ma part mais plutôt ce splendide Renard qui s’est enfui sans que je ne puisse l’immortaliser.

– Il est temps de se reposer un peu cette après midi et Monsieur K est toujours un peu hésitant dans sa marche. Demain il ira à l’eau tant pis pour l’essence.

– Allez, un petit bilan entraînement Val d’Aran : 100.8km en 3 jours et demi parcourus et 5294m de d+. Niveau dénivelé on y est pas encore, ça va être rude cette course. On n’imagine pas ce que ça peut représenter 10000m de d+, c’est énorme en fait et surtout en haute montagne. Et dire qu’il va falloir faire tout cela en moins de 48 heures… Au secours 🙂 !!!


LUNDI 27 JUIN


– 20.7km (1175d+) : Ascension du Méale au menu matinal. Un sommet de faible altitude qui laisse donc la part belle aux sentiers de Mélèzes qui serpentent le long des pentes raides. Le meilleur en fait ! C’est une boucle du coin incontournable car elle offre un panorama complet sur le lac de Serre-Ponçon.

– 4.2km (160d+) : L’après-midi baignade s’achève par un test pa-patte concluent sur un sentier d’artistes dont les œuvres valent réellement le détour. Malheureusement nous n’avons pas pu tout voir car un berger a collé ses patoux et ses moutons sur le site ce qui est incompréhensible. Là on peut être catégorique : C’est vraiment juste pour faire chier les touristes. Cette exposition est éphémère, elle change chaque années. Ce vallon unique permet de mettre en scène de façon atypique toutes ces grandes et belles œuvres contemporaines. Le vernissage aura lieu le Samedi mais ce sera sans nous.


MARDI 28 JUIN


– 15.7km (373d+) : Aujourd’hui c’est gros orage au programme. Ça fait une semaine que la météo nous l’annonçait et ils ne se sont pas trompés. Alors c’est l’occasion de se mettre au repos forcé et ça tombe bien car la mâtinée de demain s’annonce très sportive. Juste une petite sortie accomplie sur du « plat » pour profiter des quelques éclaircies matinales avant le déluge. J’avais pour objectif d’atteindre le Belvédère-De-Plat-Aiguille et bien figurez vous que troupeaux et forestiers en bloquaient l’accès. Ça va être compliqué pour les randonneurs Juillettistes car ce carrefour est très stratégique car il lie tous les autres itinéraires et ce n’est sûrement pas pour rien qu’on appelle ce chemin La-Grande-Rocade.

– 3.7km (119d+) : Monsieur K va bien, il s’est même permis quelques foulées des Orres 1600 aux Orres 1800. Non sans raisons bien-sûr car là haut nous attendaient moultes viennoiseries savoureuses.


MERCREDI 29 JUIN


– 29.8km (1820d+) : Que ce soit Aux Orres ou ailleurs le QI du berger reste le même. Une fois arrivé en cul de vallée je trouve un parc à moutons planté en plein milieu du GR. En approchant de la cabane, évidemment trois chiens viennent m’agresser. La bergère sûrement encore à cuver son vin ne trouve rien de mieux à faire que de m’engueuler, mécontente d’avoir été dérangée pendant ses ébats avec on ne sait trop qui… Ou trop quoi. Bah figurez vous que ce n’est pas la première fois qu’elles me sortent ces conneries. Apparemment la règle des trois « B », bouffer, boire, baiser, la doctrine du beauf, sied à merveille au berger.
Heureusement je n’ai pas rencontré que du beauf des montagnes mais plutôt des marmottes et… Bah c’est tout en fait. Ce grand tour du Vallon était la boucle incontournable du séjour donnant une impression d’être le seul au monde et perdu au milieu de nulle part. Et j’ai encore échoué à 5m du sommet de l’Aupillon à cause de mon vertige, grrr…

– 3.6km (90d+) : À peine rentré déjà reparti pour promener Poussin. On est monté à la rivière pour une séance de cryothérapie. Je l’ai fait courir il m’a parut en forme et surtout très heureux de découvrir cette cascade non loin de la maison. Un endroit incontournable au Mélézet !

– Normalement nous devrions partir demain matin… Euh comment dire ? C’est qu’on est vraiment trop bien ici. Et puis il nous reste encore tant de chemins à découvrir. Allez, j’appelle ma logeuse, on reste jusqu’à Dimanche et c’est la fête !!! Mais… Est-ce qu’on va tenir niveau croquettes ?


JEUDI 30 JUIN


– 12.6km (850d+) : Un petit footing matinal que je croyais ! J’oublie que chaque jour rien ne s’est passé comme prévu alors il suffit encore d’un chemin disparu de la carte et me voici reparti pour bricoler un itinéraire improvisé. Le résultat c’est presque 1000m de d+ que je me suis goinfré presque la moitié sur les pistes de ski. Franchement… Peu importe, même sur les pistes c’est un plaisir de courir là bas !

– 3.5km (20d+) + 5.2km (121d+) : Le reste de la journée était consacré au Monsieur K. Maintenant que l’on sait qu’il est interdit de baigner les chiens à la base (Et oui!) on s’est un peu planqué mais avec les aboiements de cette andouille ce n’est pas simple.

– Embrun est une ville superbe et perchée sur une falaise en l’apparence extrêmement fragile car friable et c’est étonnant à voir. La boucle qui fait découvrir cette cité par le long de la Durance est splendide. Mais leurs tartelettes aux myrtilles ne sont pas encore à la hauteur de celles du Queyras.


VENDREDI 01 JUILLET


– 17.2km (1229d+) : Et ce ne fut pas une petite balade de fin de séjour au rabais, bien au contraire. Quand on arrive au Vallon Muretier on se sent ailleurs et complètement isolé du reste du monde, au sens propre puisque je n’ai encore croisé personne ce matin là. En fait les gens ne font qu’une seule randonnée aux Orres, celle qui mène au Lac-Saint-Marguerite c’est pour cette raison que le chemin qui y mène prend parfois des airs d’autoroute mais c’est bien le seul où l’on croise autant d’autres humains. Au Vallon je n’ai jamais vu autant de marmottes et j’ai même pu en approcher une de très très près, J’aurais presque pu la toucher. Puis il faut monter au Col Pouzenc qui domine toute la vallée de la Durance mais également celle de l’Eyssalette et bien sûr le Vallon Muretier. C’est une merveille. Le Pic Pouzenc et l’Auta étaient bien trop escarpés pour que je puisse m’y risquer. Pour quelques mètres de plus cela n’en valait pas la peine d’autant que le vent s’est levé à cet instant. Allez il faut redescendre du coup et par un autre chemin. Passage par la petite épicerie qui vend un savoureux lait de chèvre, j’en suis devenu accroc !

– 7.5km (165d+) : Retrouver mon Monsieur K en canicross c’est le plus beau des cadeaux et il était en pleine forme. La balade fut ponctuée de nombreux arrêts baignade et j’en ai profité pour y caler une petite séance de cryo’ entre deux lancés de bâtons. Enfin cryo’, disons plutôt torture car l’eau qui coule de la montagne est gelée !


SAMEDI 02 JUILLET


– 12.9km (655d+) : C’était le bonheur retrouvé comme au premier jour. Il faut le dire, avec son chien tout est mieux ! Monsieur K s’en est donné à cœur joie sur cet aller retour jusqu’au Lac Sainte-Margueritte. Des baignades, du bâton, des accélérations dans les côtes, dans les descentes, on a rencontré très peu de gens mais tous charmants. Une marmotte a pointé le bout de son museau et il n’en a pas fallut plus à Monsieur K pour foncer droit vers elle. De le retrouver à courir ainsi dans ce vallon des merveilles sera le plus beau souvenir des vacances… Quoique, il y en a d’autres.

– 11.8km (654d+) : Ce n’est pas terminé, une dernière boucle en partant de la maison histoire de dire au revoir aux Mélèzes du Mélézet (Vous l’aurez compris il y a un petit lien entre les deux mots hé hé!). Pendant tout se séjour on n’a eu de cesse de me mettre en garde contre les vaches et bien c’est à croire qu’elles s’étaient donné le mot pour me bloquer les chemins cette après midi. Quelques détours imposés et puis finalement tout c’est bien passé.

– 2.7km (80d+) : Dernière baignade et quasi-cryogénisation pour mes guibolles. Même Monsieur K ne voulait plus aller chercher le bâton tellement elle était froide. Zéro degré j’suis sûr ou pas loin.


DIMANCHE 03 JUILLET


– 6.1km (234d+) : C’est fini… Pas tout à fait. Avant de repartir il fallait que j’aille montrer le Grand-Vallon à Monsieur K. Alors nous avons improvisé cette petite boucle le long du Torrent-Des-Vachères. L’impression de gigantisme des montagnes y est ressenti comme nulle part ailleurs et c’est une boucle tout à fait charmante à faire absolument si l’on vient à Serre-Ponçon. Attention car le touristes arrivé le Samedi de la veille commençait à affluer et surtout des vieux qui montaient avec leurs gros 4×4 de citadins pour aller jusqu’au fond du vallon. Il est temps de partir !

– 2.6km (62d+) : Enfin pas tout de suite… Oui, une dernière baignade dans les eaux turquoises du Lac de Serre-Ponçon quand même et puis surtout arrêt à la boulangerie de Savines qui sert un chocolat chaud bien crémeux !

– Et bien figurez vous qu’on a tenu pile poil niveau croquettes mais alors quand je dis que c’était juste c’était à la croquette près. Un jour de plus et Monsieur K me mordait les mollets, ce qui aurait été embêtant pour la course:)


Bilan final ?


260.6 km de sentiers parcourus
Et
12985.7 m de dénivelé positif


Maintenant il va falloir faire tour cela en moins de 48 heures.


 

3 thoughts on “Les Orres (Entrainement VDA)

  1. Régine

    Waouh quel entrainement!
    Plein d’EPO emmagasiné !
    Magnifiques photos comme toujoutrs

  2. Mémé

    Passionnant ce récit d’aventures montagnardes, mais je suis très anxieuse par tes vertiges et malaises après tes baignades dans l’eau glacée, je compte sur ta sagesse pour ne pas prendre de risque au Val d’Aran. Attention demain je vous couvre de bisous tous les 2!

  3. Knelle

    Toujours aussi impressionnant vos performances et vos escapades montagnardes!!
    Félicitations de profiter des belles choses ainsi! Bon pour le vertige c’est dommage vous devriez emporter une corde de rando et vous la longez sur un bon rocher pour finir les 10 derniers mètres assuré et sans crainte!!

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