Entre La Haute Cerdagne et Le Capcir.

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Ce coup-ci, il ne reste plus qu’une semaine et quelques jours avant le départ de la course CCC. Alors avec ses 1800m de d+ en moyenne, Font Romeu était la destination idéale pour s’acclimater à l’altitude, mais seulement six jours ne sont pas suffisants pour cela, c’est tout de même mieux que rien, bon d’accord, c’était aussi des vacances et Monsieur K fraichement remis de son opération voulait me prouver qu’il avait la patate aux pa-patte et il a brillamment réussi !

Redécouverte du chouette musée à ciel ouvert à notre arrivée qui vaut vraiment la peine d’être vu au complet sans en oublier une seule œuvre… Bon, quelques croûtes se cachent tout de même dans le lot, avouons le mais ils ont sût les disposer intelligemment pour qu’on puisse passer sans les voir. Sans la neige c’est plutôt pas mal mais il faut bien admettre qu’en été l’après-midi il y a un peu de monde là-dedans, ça piaille, ça discute, ça roule les « r » car oui, le coin est très « espagnolisé » et tout cela donne son ambiance à ce lieu étonnant.

 

Gambader dans les Bouillouses en liberté, rien n’est plus réjouissant à nos yeux, sauf peut-être une tarte aux myrtilles mais pour cela ce n’est pas dans les Pyrénées qu’il faut aller car il faut avouer qu’ils ne sont pas très doués en la matière. On se contentera donc de ce canicross qui nous a menés au jusqu’au Lac d’Aude bien plus beau sans sa neige mais cela n’engage que moi. Puis on a déambulé dans les alpages et forêts surplombant les Bouillouses en compagnie des vaches, car oui ici point de moutons, c’est de la vache et cela procure un immense sentiment de sécurité de ne pas avoir à gérer la présence des Patoux. Puis on a rejoint la partie du tracé où l’on s’était perdu dans la neige avec « K », le pont maudit, le sang et tout ça on le voyait sous un autre jour sans le manteau blanc qui couvrait jusqu’à nos cuisses. L’histoire ancienne est ici : « l’Aventure Pyrénéenne » . Et puis la suite c’est un ravissement, on longe les berges du lac, on va chercher les bâtons dans l’eau qui à 2000m d’altitude était certes fraiche mais tout de même réchauffée par le soleil. On ne peut pas accéder aux Bouillouses comme ça, il faut prendre une navette et Monsieur K a dû porter une muselière… Lol, non je lui ai enlevé dès qu’on avait posé notre cul sur un siège évidemment. Cette mâtinée passée à courir avec lui dans les Camporells confirme sa grande forme et a été assurément le meilleur moment de tous.
L’après-midi fut un peu plus mouvementée car il m’a fallu courir pour fuir l’orage. La montée au sommet du Roc De La Calm a été des plus pénarde mais la redescente au contraire fut carrément angoissante avec ces grosses enclumes qui se formaient dans le ciel au-dessus de ma tête. De ma tête seule oui, car Monsieur K est resté se reposer à la maison à écouter l’orage qui grondait en cette fin d’après midi montagnarde. Il avait bien mérité un peu de repos.

 

Et tout à coup « Iron Mamie » est apparue ! 70 ans, sûrement plus toutes ses dents, un sac des années 90 sur le dos et une bonne vieille casquette, la peau des mollets un peu fripée à cause des années mais encore affutés pour la course. « Iron Mamie » elle a couru les 100 miles de Bolquère (80 bornes) et là elle se préparait pour une course de côte de 1400m de d+ sur seulement 7km. C’est le et la seule traileuses que j’aurais croisé durant ce séjour, à croire que le trail est bien un sport de vieux ! Bonne chance pour votre course Mamie et merci pour tous ces conseils prodigués en cette fin d’après-midi caniculaire.
Le vrai héros de la journée c’est Monsieur K qui est monté le matin au sommet du Coll Del Pam en traversant la nature Font-Roméenne, certes très aménagée mais tellement sympathique à parcourir avec ses petits ponts de bois, ses ruisseaux, ses petits sentiers forestiers labyrinthiques recouverts d’une épaisse couche d’herbe moelleuse à souhait, un régal ! Bon un peu de courbature sur la patte gauche ce midi du coup mais il va falloir nous y habituer désormais.

 

C’est le grand jour, la grande boucle du Carlit !  J’ai hésité longuement à emmener Monsieur K et à la faire alors en marchant à la journée mais j’ai finalement opté pour la préservation de sa pa-patte en vue des jours restants. Cette boucle du Carlit je l’avais tracée il y a bien longtemps. Chaque années je bavais dessus devant mon logiciel de cartes mais l’occasion ne c’était pas encore présentée. C’est un peu la pépite des Camporells cette boucle et les Camporells sont la pépite des Pyrénées Orientales. Ça fait beaucoup de pépites cette histoire d’autant que ces 26 bornes m’ont foutu la dalle et là maintenant entre choisir une pépite d’or ou une pépite de chocolat je prendrais le chocolat bien évidemment, ce qui est débile je vous l’accorde car on pourrait s’acheter plein de pépites de chocolat avec une seule pépite d’or et… Bon, j’ai vraiment bien fait de ne pas emmener « K » car l’ascension du Pic Carlit nécessite quand même d’escalader les rochers et tranchants qui plus est. Ce qui est cool avec ce sentier c’est qu’il n’y a pas de moments vertigineux mise à part pour redescendre le pierrier face Ouest, j’avoue m’être fait tout petit quand il a fallu passer près du bout de corniche mais après le pierrier se descend à fond, un vrai bonheur et surtout il n’y avait plus personne de l’autre côté car oui cet itinéraire est très fréquenté à l’Ouest. Mais globalement en ce Samedi de départs de fin Aout ça l’a fait surtout que j’ai dépassé tout le monde pour arriver quasiment seul au sommet, un couple sympathique avait dormi là, ils m’ont rassuré quant aux passages vertigineux. Il manque la photo de « K » tout en haut du sommet mais maintenant je me dis que ce n’est pas grave et puis 2921m c’est minable « K » a déjà tâté du 3000m, hé hé ! Des étangs partout, des chemins dans l’herbe moelleuse, les ruisseaux tels des réseaux racinaires qui serpentent entre les pâtures, les moments forêts de pins, les vues incroyables, la roche sculptée, tout y est pour rendre l’endroit magique. Le décor procure un sentiment d’être Aux Bergeries De Pozzi mais sur des kilomètres et des kilomètres, à l’infini. Pour moi le clou du spectacle ne fut pas l’arrivée au sommet du Carlit ni de la Portella De La Grava mais le retour par la grande vallée qui mène au lac Des Bouillouses et ses chemins forestiers. Me suis cassé la gueule plusieurs fois, j’ai vraiment eu du mal physiquement et je me demande si je suis prêt pour la course. Le dénivelé était minable avec seulement 1400d+ et je suis cuit. Je crois que cette balade m’aura servi de leçon, il faut y aller mollo mais… J’ai calculé qu’avec cette performance de plus de 4h30 pour faire cette boucle je vais échouer aux barrières horaires de la CCC surtout que je vais devoir aller encore plus lentement. Certes on ne gravit pas des sommets mais des cols dans cette course mais l’inquiétude grandit. Pour me rassurer mon GPS, qui est précis soit dit en passant, annonce 90km pour la CCC (contre les 101 annoncés), certes en course on se rajoute quelques bornes, une par tranche de vingt, ce qui donne 95km. Alors c’est déjà ça de pris. Le dénivelé ça tue !
La randonnette de Monsieur K effectuée en moins de deux heures sur les hauteurs de Font Romeu l’après-midi représentait le tiers de la boucle du Carlit et pourtant on peut dire qu’on y a été à la papy, ça fait réfléchir… Ne jamais courir dans les grosses côtes c’est la règle à s’imposer je crois.

 

J’ai trouvé une astuce pour accéder aux étangs des Esquits sans prendre la navette. Il suffit juste de monter les 8km de côte pour aller au Coll Del Pam puis de redescendre les 6km du téléphérique pour atteindre les Bouillouses et… Oui, ce n’est pas à la portée des coussinets de Monsieur K « Pero con el coche » ça devrait pouvoir le faire par le col. Et c’est bien le cas. On a posé la caisse là-haut puis il a encaissé les 18 bornes de la promenade sans broncher, sans bobo pa-patte ni démotivation, un bonheur de le sentir ainsi en forme et en joie, l’opération est derrière nous. Faut dire que de lacs en lacs, de baignades en baignades, de découvertes en découvertes il y avait de quoi être motivé et puis sur le retour il était content de voir du monde. Un peu trop à mon goût mais le GR10 est une autoroute à cet endroit, on en a évité une bonne partie mais sur la fin on a dû reprendre le chemin classique. On c’est fini par un retour au sommet du Coll Del Pam où l’on a eu un vent à décorner les bœufs mais une vue sur la vallée toujours aussi hypnotisante comme les vagues sur les étangs des Esquits.

 

On a fait un petit détour avant de reprendre la route, on est passé voir le lac de Matemale. On voulait faire le tour du lac et puis en profiter pour faire trempette histoire de conduire après avec des morceaux d’algues coincés dans la raie et les coussinets. Encore un chouette moment pour constater et savourer la pleine santé d’un Monsieur K tout pétillant !

 

On sort la calculette :
5.2 + 12.5 + 20.4 + 14.7 + 14.9 + 25.7 + 8.0 + 17.6 + 9.0 = 128 km
150 + 507 + 549 + 462 + 444 + 1339 + 206 + 698 + 50 = 4405 d+
Donc en 6 jours même pas le dénivelé que je vais devoir faire en une seule journée à la course… Ça va vraiment être dur.

 

 

 

 

 

5 thoughts on “Entre La Haute Cerdagne et Le Capcir.

  1. Knelle

    alors j’aimerais bien voir sur le topo d’où est prise cette splendide vue! (DSC-RX100M3) j’ai pas souvenir d’en avoir vu autant à la fois , je suis bluffée!!!!

  2. Knelle

    Ensuite pas de souci …les Alpes c’est moins éprouvant que les Pyrénées, les dénivelés sont moins abrupts! en tout cas vu de mon expérience rando à pied!


    • Il paraît que la course est plutôt roulante… Va falloir gravir cinq fois le Carlit tout de même. Mais merci de me rassurer 😉
      Pour la vue avec les étangs c’est simplement au sommet du Carlit mais déjà au col un peu plus bas on a un beau pano.
      Caresse à votre nouvelle petite protégée poilue.

  3. Chapuis

    Tout ces lacs, c’est vraiment magnifique ! Ça donne envie d’y aller
    Et je suis sur que tu vas la réussir cette course !


    • C’est envisageable à organiser sur un weekend en cani-rando cette histoire mais il faudrait faire 2 fois 3 heures de route. Ce qui serait cool c’est un weekend guidé avec bivouac canin. Genre un mois de Juin, au printemps quand y’a moins de monde et quand il y a encore un peu de neige sur les hauts sommets, bref je m’égare mais pourquoi pas un jour… En tout cas ce qu’on pourrait faire c’est un Canigou à la journée. Certains font bien des concours à Perpignan le Dimanche hein 😉
      La bise à Pearly et Jazz de la part de « K ».

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